LE COMMERCE DES DRAPS
Saint-Quentin, Marchiennes et les environs de Courtrai étaient réputés comme les plus convenables au tissage des qualités les plus fines. Les ouvriers tisseurs, pour trouver la température égale et généralement douce dont ils avaient besoin, travaillaient dans des caves ou dans des celliers. C'était une nécessité pour fabriquer avec des métiers à la main. Le fil avait besoin, pour ne pas être trop cassant, de ne pas être employé à l'air extérieur . autrement il devenait très difficile de le tisser. Ce besoin d'une température un peu humide explique le nombre considérable des caves que l'on peut encore remarquer dans les villages des environs de Saint-Quentin. Ces caves ou ces celliers servaient d'ateliers habituels aux ouvriers.
Les étoffes qui s'y tissèrent furent d'abord des batistes et des claires unies ou linons. Les batistes avaient été ainsi désignées du nom d'un ouvrier de Cambrai , appelé Batiste, qui fut le premier qui en fabriqua. Ce tissu était d'abord une toile légère importée par les tisserands belges (1) ; cette toile, perfectionnée par l'intelligence francaise, fit le plus grand honneur à son industrie. La Belgique et l'Angleterre essayèrent ensuite de naturaliser dans leur pays la fabrication de la batiste
" 1 Établissement des toiles fines remonte à une origine très reculée. Cette " fabrique a pris naissance en Hollande et en Belgique ; en Belgique elle était " connue sous le nom de toiles de mulquinerie, et les anciens comtes de i Flandre l'avaient grevée d'un droit de deux patards par pièce. Les évènements de la révolution Belge et de la Confédération de Gand la firent changer " de patrie. Elle se réfugia sur les terres voisines, elle se porta d'abord à " Cambrai, puis à Saint-Quentin et à Valenciennes, où elle ne tarda pas à prospérer.
Extrait du mémoire fait par M. Delorrme, le 31 janvier 1811, à la Chambre consultative.