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Laon est une ville royale depuis les Carolingiens. Le roi y possède une demeure, des maisons, des exploitations agricoles, des fours et pressoirs, etc. I
- Il est représenté à Laon par des agents royaux ,qui sont contrôlés par un prévôt." chargé d'administrer le domaine royal, de rendre la justice royale et de percevoir les taxes et les impôts perçus par le roi..

L'évêque tient du roi son palais épiscopal, ses châteaux et ses domaines. 

- Ce qui caractérise Laon, au début du XIIe siècle, c'est d'abord que l'ordre public n'y règne plus. Ce n'est que vols et crimes La ville connaît alors une période de trouble, d'insécurité dont le responsable est l'évêque Gaudry.

L'évêque Gaudry

- Personnage obscur appartenant à un puissant groupe de guerriers. Il a été chapelain et chancelier du roi d'Angleterre - Homme d'Église, Gaudry fut avant tout animé de préoccupations personnelles, mettant au second plan la vie religieuse.
- Un homme avide de richesses, n'hésitant pas à recourir à l'arbitraire et à la violence pour parvenir à ses fins.

- Pour des raisons politiques - lutte en factions aristocratiques rivales - il a fait assassiner l'avoué d'une abbaye voisine, Gérard de Quierzy ; tué à l'intérieur de la cathédrale. Par ce geste, il avait bafoué la " paix de Dieu " ; geste à l'origine de la crise qui s'ensuivit. Les coupables du crime furent sévèrement punis ; les biens de l'évêque, dont la culpabilité ne faisait aucun doute, confisqués et lui même contraint à l'exil.


- Après quelques années, il revient à Laon où il est aussitôt rétabli sur son siège épiscopal. Ce retour n'allait pas apaiser la situation.

L'autorité royale

- A Laon, le roi et l'évêque se partageaient le pouvoir. En théorie, un certain équilibre est instauré.
- En réalité, le pouvoir du roi est fortement concurrencé et mis à mal par l'évêque dont l'influence locale n'a fait que croître au détriment du pouvoir royal.
- Le retour de Gaudry fut l'occasion de bafouer davantage l'autorité royale

 Le clergé et le peuple sont réprimés

- Gaudry s'en prit aussi aux ecclésiastiques :-- A l'époque de Gaudry, la ville de Laon et ses habitants vivaient sous l'arbitraire de l'évêque. C'est dans ce contexte de vive tension et de violence que naît la commune de Laon.

. C'est sans doute pressés par des revendications populaires que certains personnages importants de la ville décidèrent de fonder la commune de Laon.

- - Le roi aussi accepta de reconnaître la commune contre le versement d'une forte somme d'argent :. Mais reconnaître la commune était pour le roi un moyen de limiter le pouvoir local de l'évêque.

 L'autonomie judiciaire et administrative

La commune a aussi permis à la ville de se doter d'un pouvoir politique propre.
- A la tête de la commune de Laon se trouva un collège de 36 jurés - magistrats municipaux - présidé par un " maire ". Ce collège est doté de compétence judiciaires et administrative. Le tribunal communal et le conseil d'administration coïncident souvent.

En résumé

.A  l'exemple des communes de Noyon et de Saint-Quentin, le but de la commune de Laon fut d'instaurer par le serment un nouvel équilibre social fondé sur l'assistance mutuelle assurant ainsi la paix ; protéger les citadins - du moins les membres de la commune - de l'arbitraire du détenteur du pouvoir local.
- Très vite l'accord passé entre les " bourgeois " fut un marché de dupe. L'évêque va accroître sa pression fiscale, les extorsions, avant de casser la commune le 18 avril 1112.

Suivront une insurrection de la population lu 25 avril 1112, et l'assassinat de l'évêque.
- La commune ne sera rétablie par Louis VI qu'en 1128 avec la charte de Paix. Elle fut un compromis entre la volonté de paix sociale, les exigences de la bourgeoisie consciente de sa force et les réticences des pouvoirs seigneuriaux soucieux de préserver leurs prérogatives

SOURCES:

- BUR (M.) (sous la direction de), Histoire de Laon et du Laonnois, 1987 ;
- GRAND (R.), " La genèse du mouvement communal en France ", Revue d'histoire du droit français et étranger, 1942, p. 149-173 ;
- MARTINET (S.), " Le mouvement communal de Laon (1112) ", dans Les Chartes et le mouvement communal (Saint-Quentin, 1980), 1982, p. 27-38 .  Livre que je connais pour l'avoir parcouru à la Société Académique de Saint Quentin
- PETIT-DUTAILLIS (C.), Les Communes française. Caractères et évolution des origines au XVIIIe siècle, Paris, 1970.

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Laurent Tournier
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