Gabriel Girodon

Gabriel Girodon naît le 14 avril 1884 rue des Glacis à Saint-Quentin. Il perd sa mère à l’age de 8 ans. Son père restant seul avec trois enfants en bas âge, et son métier de peintre en bâtiment ne lui permettant pas de subvenir aux besoins de sa famille, il confie ses enfants à l'orphelinat. Gabriel, remis aux soeurs Augustines à l'Institut Cordier un matin de juin 1892, montre bientôt un grand talent pour le dessin.

Son passe-temps favori est de crayonner, de dessiner, de reproduire tous les objets usuels lui tombant sous la main et de faire le portrait de ses camarades. C'est par ces petits exercices que son habileté pour le dessin s'améliore.

Lors de sa visite à l'Institut, Gabriel Hanotaux, éminent homme politique, remarque les talents de l'enfant et lui offre une boîte de couleurs. Une passion s'est concrétisée en lui : celle du dessin et plus rien ne le ferait changer d'avis.

Hanotaux, qui ne cesse de s'intéresser à lui, lui propose de suivre les cours de l'école Quentin de la Tour où il fait de rapides progrès et il toujours récompensé aux distributions de prix.

C'est alors que Gabriel réalise le portrait d’une jeune orpheline nommée Jeanne-Marie Darchu, une de ses œuvres les plus réputées. Après 4 ou 5 ans de travail à l'école Quentin de la Tour, vers 1902, il continue son instruction aux Beaux-Arts de Paris où son talent ne passe pas inaperçu. Il obtient une série de premiers prix. Quelques années plus tard, âgé de 28 ans, il est reçu premier aux épreuves éliminatoires du prix de Rome en 1912. Et il gagne ce grand prix de Rome.

Il demeure 4 ans à Rome à la villa Médicis et son séjour est interrompu par la guerre en 1914, à laquelle il participe. Il échappe au massacre, et est nommé chevalier de la légion d'honneur.

En 1919 il retourne à la villa Médicis où il exécute le portrait de Monsieur Jonard, ambassadeur de France au Saint-Siège. Il est introduit auprès du pape Pie XI dont il fait également le portrait. De retour en France il s'installe à Paris. Il est appelé en 1927 à la direction de l'école Maurice-Quentin de la Tour et nommé conservateur adjoint du musée Antoine-Lécuyer. Il expose chaque année au Salon des Artistes Français.

La Société Académique de Saint Quentin, en 1927, fait de nombreuses démarches en vue d'une restauration du Petit-Saint-Quentin. Elle ouvre une souscription publique, et c’est Gabriel Girodon, qui est chargé de sculpter en ciment une nouvelle représentation du martyre de Quintinus.

Quand la seconde guerre mondiale éclate et pour éviter le pillage des pastels de Maurice Quentin de la Tour, Gabriel est envoyé au château du Rocher en Mayenne en mai 1940. Il assure la sécurité des oeuvres jusqu'au 24 novembre 1941, jour tragique de son décès, à la suite à une embolie. Deux heures auparavant il achevait une sculpture pour la ville de Margny-lès-Compiègne représentant Jeanne d'Arc prisonnière.