NOUVEAU
LA BASILIQUE de Saint--Quentin
l'oeuvre de restauration accomplie avant la restauration de 2006/2008
Est-il nécessaire de faire revivre l'état lamentable de la Basilique de
Saint Quentin et l'aspect de ruine, imposante et émouvante, qu'elle offrait
aux yeux des saint quentinois en 1919 ?
Ceux-ci, e se demandaient si, jamais, ils reverraient le noble monument
reprendre sa splendeur
Le miracle s'accomplit, chaque jour, pendant plus de quatorze années.
Dès 1a fin de 1918, rentré le premier des membres du Clergé à Saint-Quentin
Monsieur le chanoine Démarêt, archiprêtre, s'employa pour l'église du Saint,
patron de la cité. Semblable à son prédécesseur, Monsieur Fortier, diacre de
Saint-Quentin dès le Concordat de 1802, il s'activa, avec un zèle
remarquable pour que les étapes de la restauration fussent le moins longues
possible. Ce fut bien compris par. Emile Brunet,, architecte en chef
des Monuments Historiques, auquel l'administration des Beaux-arts
confia avec soin et la charge de restaurer la basilique de Saint-Quentin.
Brunet s'est donné à cette belle oeuvre, s'attachant à rendre au monument sa
physionomie d'autrefois.
Dès les premiers mois de 1919, par des équipes de prisonniers de guerre,
Brunet fit déblayer 3.000 mètres cubes; de pierres de taille et gravois
venant de l'effondrement des voûtes, leurs arcs et des pointes des
pignons transepts. Les éléments utilisables sont rangés par catégories pour
être employés s'il était possible.
Immédiatement après, et au fur et â sure que les parties du bâtiment
venaient accessibles, on fit des consolidations provisoires aux endroits les
plus essentiels. Puis, une charpente provisoire fut établie sur les murs .et
couverte de plaques de fibro-ciment; 5.000 mètres carrés de couverture
furent ainsi exécutés. Cette charpente fut conçue de telle sorte qu'en aucun
moment de la restauration elle pût devenir une gêne et dût être supprimée.
Ces travaux achevés, la Basilique était hors d'eau. M. Brunet entreprit la
réfection du collatéral sud. On révisa et réfectionna les voûtes et- les
murs de la partie correspondant à la nef. De pilier â pilier, la nef fut
séparée ~ du collatéral par un mur provisoire ; un autre mur sépara le
collatéral du grand transept. Une église fut ainsi constituée dans la
Basilique. Cette première partie restaurée fut livrée au culte et bénite en
octobre 1920 par Monsieur lo chanoine Binet, vicaire général, remplaçant S.
O. Mgr Péchenard, évéque de Soissons, retenu par la maladie.
Au mois de mai 1921, un plancher fut établi sur la superficie des bras sud
des grand et petit transepts, à hauteur des triforiums; un mur provisoire,
construit de pilier à pilier, sépara le déambulatoire, du choeur; le mur
séparant la basse nef, du bras sud du grand transept, fut démoli et reporté
au-delà de la chapelle sainte Anne pour séparer le déambulatoire du choeur
de celui d' l'abside : ce mur existe encore. L'église provisoire fut ainsi
agrandie.
Pendant que s'effectuaient ces travaux, et durant quelques mois encore
après, on consolidait la tour-clocher. L'état des maçonneries de cette tour
était inquiétant; certaines parties menaçaient de s'effondrer sur la voie
publique. Lors de l'incendie de 1669, le feu avait brûlé huit jours entre
les mars de ce clocher dont les maçonneries turent fortement calcinées. La
partie de la tour, reconstruite en 1680, avait été hâtivement maçonnée et,
depuis, l'entretien avait été insignifiant. Des vides existaient entre les
moellons.
Pour remédier à cet état
de choses, M. Brunet fit injecter du ciment liquide, sous pression, dans les
murailles. II fit remplacer toutes les pierres de parement qui laissaient à
désirer. Non content de cela, le Maître de l'ouvre fit établir,
intérieurement, une ossature en béton armé qui chaîna la tour. Le comble du
clocher, autrefois constitué par une charpente en châtaignier, fut constitué
par une charpente en béton armé reposant sur une semelle en béton armé posée
sur l'arase des murs de la tour et formant semelle de répartition. Au cours
de cette restauration, il fut décidé que l'ancienne pointe de pignon, de
1680, ne serait pas reconstruite et qu'elle serait remplacée par une croupe.
Les raisons de cette transformation ne sont connues que de l'Administration
qui ne les a dites à personne ; elles peuvent donc être interprétées
différemment, selon le tempérament de chacun.
En 1922, S. G. Mgr Binet, évêque de Soissons (ancien vicaire-général de S.
G. Mgr Péchenard et son successeur en 1921 bénit quatre cloches, qui ne
furent placées dans la tour-clocher qu'en 1923.
Pendant ce temps, afin de donner plus de commodité au clergé et aux fidèles
pour l'exercice du culte, sans que cela puisse nuire à la continuation des
travaux, M. Brunet faisait établir un plancher à la base des glacis dies
fenestrages de la nef et, ce, jusqu'au grand transept. De la sorte, dès
1928, la net avec ses collatéraux nord et sud était rendue au culte.
L'autel, un magnifique morceau de menuiserie du XVIIIe siècle, fut établi
entre les piliers toraux qui commencent la nef ; de chaque côté on plaça a
les statues de la Vierge et de saint Quentin, attribuées à Bouchardon ; dans
des niches existant au retable de l'autel on mit les statues d'albâtre de
Charlemagne et de saint Louis qui ornaient l'autel détruit à la Révolution
de 1789. Cet autel est toujours en la même place
Le plancher exécuté, M. Brunet fit entreprendre la reconstruction des voûtes
de la nef, durant qu'il faisait poursuivre la restauration et la réfection
de la plupart des arcs-boutants, des contreforts et des grands fenestrages
de la nef.
Les voûtes furent presque entièrement refaites, de même que furent recons
truits les arcs doubleaux, formerêts et. ogifs.
On dut conserver
les voûtes des deux premières travées, vers le grand. portail, qui ne
s'étaient pas effondrées: Lors de la reconstruction de ces voûtes, M. Brunet
put supprimer les chaînages de fer places en 1763; cette suppression fut
rendue possible par une disposition spéciale apportée dans la reconstruction
du comble : les arcs doubleaux et ogifs des voûtes furent sertis. à
l'extrados, far une armature en béton armé qui, reliée par des poteaux et
des potelets aux entraits des fermes du' comble, a pour effet d'empêcher
l'ouverture des arcs.
A ce stade de la restauration, on entreprit la reconstruction du comble de
la net. Ce grand comble a une portée moyenne de 12 m. 50 dans oeuvre et
environ 15 mètres de hauteur, de l'extrados des voûtes au faîtage. La
charpente fut également construite en béton armé suivant les données du
comble de la tour-clocher. Ces travaux s'effectuèrent de 1927 à 1929.
A cette époque, début de 1929, on garnit les grandes fenêtres de vitraux
dont quelques-uns ont les belles qualités des vitraux du moyen-âge. Le
plancher du dessus de la net fut supprimé et la nef fut rendue au culte -en
octobre. 1929.
L'inauguration officielle eut lieu le 24 octobre; on la fit coïncider avec
le grand jeudi des fêtes de la Neuvaine à Saint-Quentin. Eile donna lieu à
urne grande cérémonie qui fut présidée par S. E. le cardinal Binet,
archevêque de Besançon et ancien évêque de Soissons ; lequel fut assisté de
S. Or. Mgr Mennechet, évêque de Soissons (ancien vicaire générai de Mgr
Binet et son successeur) ; et dE S. Gr. Mgr Courcoux, évêque d'Orléans. M.
Paul Léon, Directeur Général des Beaux-Arts, représentant le Ministre, et M.
Émile Brunet, le Maître d'Oeuvre, assistaient à cette cérémonie.
Les années qui suivirent, 1930 et 1931, furent employées à mettre en état
les murs, fenestrages et le grand transept; à bander les arcs des croisées
de ce transept : Le remplissage des voûtes ne se fera que lorsque la
charpente et la couverture auront été exécutées.
En 1931 et 1932, tous les contreforts, arcs-boutants et pinacles du choeur,
entre les deux transepts, furent restaurés........ A SUIVRE