LES BAILLIAGES
Les comtes rendaient à l’origine justice eux-mêmes, assistés de notables qui remplaçaient à la fin du VIIIème siècle, sept à douze échevins choisis par eux avec le consentement du peuple.
Leurs déplacements dans leur comté les obligèrent à se faire remplacer par un vicomte.
Le châtelain avait la mission de faire exécuter les criminels à ses risques et périls.
Philippe Auguste divisa son comté en plusieurs bailliages. Celui du Vermandois allait jusqu’à la Meuse et Soissons et englobait Bohain, Ham, St Simon Montescourt et Moy
Le bailli était administrateur, juge, chef militaire et se rendait de ville en ville pour tenir ses assises. Celui-ci désigne à St-Quentin, comme dans les autres villes, un lieutenant qui connaissait les affaires courantes. Il y avait aussi un lieutenant criminel, un avocat, un procureur, des huissiers, un receveur des consignations, un commissaire aux saisies.
Le bailliage du Vermandois commença à être démembré vers le 14ème siècle. Le bailliage de St-Quentin fut soumis à celui de Laon, sous Henri II. Jusqu’en 1790, l’ensemble des lois civiles s’appela "les coutumes du Vermandois" St-Quentin est libre, ne dépend pas du seigneur et jouit en 1789, de franchises, accordées par la charte de Philippe Auguste.
La ville abritait, en outre, la justice municipale, celle du chapitre de la Collégiale, celle de l’Abbaye de St-Prix, celle du duché de St Simon, celle de l’Abbaye de Vermand, celles des Abbayes d’Homblières et de Fervaques.
Le chapitre rend la justice par l’intermédiaire d’un procureur d’office. Il inflige des amendes élevées et parfois excommunie.
Le bailliage de St-Quentin est un bailliage frontalier. Il est terre de passage, pour gens de guerre, transports de marchandises, blés (essentiel pour l’alimentation et l’économie) draps et infiltration d’étrangers.
Le régime fiscal basé sur l’exploitation des terres le concerne peu, elle assure ses propres finances grâce à des droits qu’elle perçoit, les coutumes (droits de douane : en anglais customs), qui sont multiples, comme les octrois, qui survécurent jusqu’au XXe siècle, les droits sur les marchés, le sterlage…
St-Quentin est mi–artisanal et mi–facturier et l’exercice de la profession est assuré par les lois rigoureuses des Corporations.
On appliquait aussi la corvée qui était une contribution due au Seigneur en journée de travail, qui était à l’origine un impôt qui permettait l’exploitation des terres, l’entretien des fossés du château, des routes. Cette corvée est devenue une corvée royale à laquelle les hommes de 16 à 60 ans sont soumis. On travaille aussi à la construction du canal, des ponts, ou des fortifications.
Et en plus cette corvée n’est pas payée par tous (roturiers, nobles et clergé en sont exempt) et ces journées enlèvent le temps de travail aux gens de la terre, qui sont tributaires des travaux des champs et les impératifs des récoltes. La corvée frappe plus les campagnes que les villes, les pauvres plus que les riches.
Un tribunal de commerce se créa en 1710.
Le 27 décembre 1788, suite à la convocation des Etats Généraux, les députés se joignirent à ceux des paroisses du bailliage.
Le 6 mars 1789, on prépare les Cahiers de doléances, (ils comporteront plus de 20 pages) car on espère que la voix du peuple sera entendue par les voix des Etats généraux. Le clergé reste avec un attachement au roi, à cause des pouvoirs du souverain, la noblesse joue plus sur les finances répartis équitablement.
On demande :
Etaient présents à cette réunion : Le Serrurier, Néret…
La réunion officielle des trois ordres, en présence du Lieutenant général eu lieu le 14 mars 1789 pour représenter le bailliage a Versailles. Les réunions ont lieu en l’église des Cordeliers.
Les autres doléances étaient :
La suppression des pots de vins
Droits sur les marchandises importés
Droit de chasse
Contrôle de santé : Dentistes –Sages- femmes.( trop de femmes qui meurent en couches )
Les secours aux nécessiteux
Promotion de l’enseignement
Ramener les biens du clergé dans le domaine public
Le vote par tête et non par ordre
Tirage de la milice revu et corrigé
Liberté du commerce du sel et des alcools
Les faillites douteuses doivent être sanctionnées
Supprimer le cumul des charges
Les 3 ordres sont d’accord sur un ensemble de vues des privilèges et l’accord commun des doléances du bailliage et national est l’inégalité devant l’impôt. Les classes privilégiées ne paient pas l’impôt territorial.
Plus tard, le principe d’égalité et d’université entraîne la suppression de la charte qui était sept fois centenaire.
La préparation du bailliage de St Quentin s’achève, les trois ordres ont arrêtés les cahiers de doléances et de remontrances et ont nommés les députés qui iront défendre les réformes:
Le Clergé
Le curé Marolles
La noblesse
Félix de Pardieu, Seigneur de Vadancourt, Bray St-Christophe.
Tiers Ordre
Eloy Fouquier, bon orateur,
L’abbé Duplaquet, licencié en lois, Chapelain de L’Eglise Royale de St Quentin
Le procès verbal du 18 février 1790 divisa le district de St-Quentin en huit cantons.