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LES CORPORATIONS ET LES COMPAGNONNAGES

 

Les gens d'un même métier se groupent dès le XII ème siècle, et peut-être avant, en corporations. Dans chacun de ces corps de métier, la hiérarchie s'établit ainsi :

apprentis

compagnons (valets ,ouvriers)

maîtres,

Ces derniers peuvent seuls faire du commerce.

L'apprentissage est long ; il est difficile de passer de l’état de compagnon à celui de maître. La fabrication du chef-d’œuvre prouvant le savoir-faire de l'ouvrier ne suffit pas. II faut acquitter un droit d'entrée très élevé, réalisé un chef d’œuvre coûteux

Le travail à la chandelle était strictement interdit, sauf pour les meuniers et certains corps de métiers Le temps de travail variait suivant la durée du jour solaire. Les jours chômés étaient nombreux.

Saint-Quentin, on compte une quarantaine de corporations :

Alimentation Boulangers - Charcutiers (autre nom : talemeliers)

& Boissons Bouchers (Une rue a emprunté son nom à. cette corporation)

Brasseurs (autre nom : cervoisiers)

Cuisiniers

Taverniers.

Textile : Lingers - Tailleurs

Marchands de toile ou chavenaciers

Bonnetiers

Teinturiers, Blanchisseurs

Apprêteurs de toile - Foulons Drapiers

Mulquiniers

Mégissiers-Gantiers

Tailleurs

Merciers

Chapeliers

Etuviers

Métal : Serruriers

Chaudronniers Ferronniers

Charrons

Orfèvres

Bâtiment Charpentiers

& Routes Chaufourniers

Menuisiers

Briquetiers

Paveurs

Cuir Cordonniers

Corroyeurs-Tanneurs

Bois : Tonneliers

puis : Perruquiers

Savonniers

Apothicaires

Mandeliers

Huissiers

Procureurs etc..

La corporation des drapiers offre un vitrail à l'église de Saint-Quentin. C'est l'une des plus riches : le textile groupe le plus grand nombre de patrons et d'ouvriers.

Chaque corporation a un patron qu'elle choisit parmi les Saints. Elle possède sa bannière derrière laquelle elle défile à chaque fête. Les marchands de produits similaires se groupent par rue.

Les prud'hommes exercent une justice préventive et répressive : ils veillent à l'exécution des règlements, peuvent infliger des amendes. Ces contrôleurs qualifiés, puissants, obéis, sont élus par la corporation qu'ils surveillent. Chacune des organisations possède des statuts qui, souvent, l'empêchent de progresser. L’est et l’ouest de la France connaissent peu ces statuts. Certaines régions comme le Nord, le Languedoc, la région Parisienne, sont organisées. Il reste probable que le Roi a voulu surveiller ces corporations pour .assurer l’alimentation des villes et que les administrations locales se sont substituées au roi. Les contraintes protègent le client et la confraternité, et la mauvaise production de l’un retentit sur l’image de tout le métier. L’échelle des valeurs place les métiers du textile au plus haut rang, en vertu de la difficulté de leur travail, comme les foulons et teinturiers. Plus bas les peigneresses ( peigneuses) et les fileuses sont au bas de l’échelle. L’organisation est rigoureuse ,compte tenu de la conjoncture qui plus tard mènera aux conditions du marché, avec la Flandre. Des études ,ont montrées que la ville produit plus d’objets qu’elle consomme.

Du XIII ème siècle datent les compagnonnages : les ouvriers se perfectionnent de ville en ville et, au sein d'une même association, obéissent à certaines règles strictes. Ces corporations eurent des avantages et des inconvénients qui les rendirent nécessaires pour le développement de la classe ouvrière. Elles étaient sensibles aux progrès de l’industrie et luttaient contre l’esprit d’indépendance. L’artisan ne consentait pas à admettre ses rivaux et à se laisser partager ses profits. Elles faisaient une lutte acharnée contre la concurrence. Ces querelles durèrent du XII ème et XIII ème siècle

Le commerce et l’industrie furent surchargés de règlements très sévères qui vont entraver les transactions : mesureurs de denrées, visiteurs de toiles…

En 1597, les pouvoirs des corporations sont diminués par Henri IV. Mais il faut attendre la Révolution pour que disparaisse toute trace de ces organisations.

Les ouvriers, dès qu’ils le purent, se réunirent en jurandes et en maîtrises.

Les corporations devinrent à leur tour une servitude qui limita le nombre de maîtres pour restreindre la concurrence. On augmenta la durée de l’apprentissage pour avoir moins de compagnons et plus de travail gratuit.

Le commerce et l’industrie furent surchargés de règlements très sévères qui vont entraver les transactions : mesureurs de denrées, visiteurs de toiles…

1789  brisa les entraves des manufactures et abolit les corporations

 

Source : Maxime de Sars –Petite histoire de Saint Quentin Archives municipales. Charles Picard Volumes 1 et 2 - Sté Académique de Saint-Quentin