Vendeuil Ancienne châtellerie, possession des Béthune, des Luxembourg,
des Bourbons-Vendôme, occupe l'emplacement d'un oppide des
Vèromandues, il eut au XIe siècle son château-fort, sa chapelle et une
maladrerie dont les biens furent réunis à l'Hôtel-Dieu créé par arrêt du
Conseil du 7 février 1695 ; en 1506, il eut son chapitre, sa châtellenie fut
aliénée le 2 février 1594.
En 1187 y eut lieu un grand tournoi dont Raoul 1er, sire de Coucy, fit
tous les honneurs participèrent les seigneurs de Flandre, de Limbourg, de
Soissons, de Namur, d'Oudenaarde, de Gand, de Braine et de nombreux barons,
chevaliers, écuyers, pages, hommes d'armes les suivant, et aussi de grandes
dames sur leurs haquenées.
Le soir, au grand repas offert par le duc de Namur, se fit particulièrement
remarquer Gabrielle de Levergies, la célèbre Dame de Fayel. Le lendemain le
comte de Limbourg et Gauthier de Ford ouvrent les joutes. Des hérauts cirent
Saint-Georges, voici le bon Enguerrand de Coucy, dont le bras est si
redoutable ; Raoul veut se mesurer avec l'impétueux comte de Namur, ils
rompent de nombreuses lances, et biens d'autres comme eux, tels le chevalier
du Santerre Jean de Hangest. La nuit met fin aux joutes et l'on se disperse
en pensant reprendre les combats le lendemain.
Blason
de Lusignan
Blason des
Flandres
Après la messe, de nouvelles joutes ont lieu dans les manoirs voisins ; le
sire de Remigny en Thiérache joute avec Geoffroy de Lusignan ; le comte de
Soissons contre Simon de Montfort ; Gaulard de Moy, contre le sire de Fayel
; le châtelain de Coucy contre le sire de Chauvigny, neveu du comte de
Flandre. Le soir, un dîner offert par le sire de Coucy a lieu sous des
tentes entre Vendeuil et La Fère.
De magnifiques vêtements paraient les convives ; ceux du Vermandois, tissés
de samis vert, étoffe précieuse brochée de fils d'or ; Flamands et
Brabançons portaient des habits d'or, semés de lionceaux noirs ; Berrichons
des samis rouge par semé de léopards d'or.
Au menu : potage à la hure de sanglier, oiseaux rôtis, à l'eau
de rose, gaufres-avelines, anis, gingembre confit à la bergerotte, sorte de
liqueur composée d'hydromel et d'essences aromatiques, grands pâtés remplis
de petits oiseaux vivants qui prenaient leur essor dès qu'on les ouvrait;
les dames lâchant leurs faucons ou leurs éperviers pour reprendre les
oiseaux libérés.
Après le repas, les hérauts annoncent la distribution des récompenses : le
sire de Chauvigny est proclamé le meilleur jouteur; le châtelain de Coucy
obtient le prix des chevaliers du Vermandois : un faucon bien dressé que les
Dames lui portèrent car, blessé dans le tournoi, il n'assistait pas au
repas. L'assemblée nombreuse était éclairée par des cierges et des torches
en bois résineux que des valets distribuèrent ainsi que du vin aux hommes et
des dragées aux dames présentes.
Fête des 31 rois à Tournai, en 1331, ainsi appelé parce qu'elle était donnée
par les 31 riches bourgeois de la ville formés en compagnie. Elle comportait
des joutes à pied et à cheval, un concours d'arc et d'arbalète et d'autres
compétitions. Y assistèrent 116 visiteurs étrangers de Paris, Sentis,
Compiègne, Saint-Quentin, Doullens, Amiens, etc., les uns avec bannière, les
autres avec leurs manants.
Cette fête célébrée au moment de la maladie de Philippe de Valois fut
considérée comme hostile à la France: un arrêt du Parlement priva la ville
de Tournai de son droit de commune qui ne lui fut rendu qu'en 1332.
Fête des rois de l'Épinette à Lille, en 1328, et semblables fêtes données au
début du XIVe siècle à Compiègne, Amiens, Sentis, etc. Aux siècles suivants
on se rendait aux prix provinciaux d'arc et d'arquebuse.
Histoire Locale Société Académique

Roi ne suis, ne prince, ne duc, ne comte aussi, je suis le sire de Coucy
». Telle est l'orgueilleuse devise d'Enguerrand III, le membre le plus
fameux de l'une des plus puissantes dynasties féodales de tout le moyen âge
: les Enguerrand, ou Ingelrand, de Coucy. Etroitement associée au château
dont elle fit l' audacieux symbole de son autorité, la famille de Coucy
occupera le devant de la scène historique pendant près de trois siècles, de
1116 à 1397. Huit de ses barons s'embarqueront pour les croisades et
plusieurs d'entre eux s'allieront aux maisons royales de France,
d'Angleterre et d'Autriche, construisant ainsi un patrimoine foncier qui
deviendra l'un des plus importants de la Chrétienté. Grands seigneurs jaloux
de leur indépendance, les barons de Coucy iront même jusqu' â prétendre à la
couronne de France, qui ne devra de rester aux Capétiens qu'à la force de
caractère d'une régente avisée.
http://www.burgenkunde.de/aktuell/coucy/Coucy_Dynastie_Enguerrand_fra.htm