Maurice-Quentin de La Tour est né à Saint-Quentin le 5 septembre 1704
. A l'origine, ce patronyme s'écrivait Delatour, en un seul mot. Mais l'artiste lui-même a semé le trouble en écrivant son nom De la Tour. Une chose est en tout cas certaine, Maurice-Quentin, issu d'une famille de moyenne bourgeoisie, n'appartient pas à la noblesse française. Très jeune, il manifeste du goût pour le dessin.
En 1724, il séjourne, semble-t-il, à Cambrai, alors qu'y siège un congrès de diplomates.
C'est là qu'il aurait exécuté ses premiers portraits. En 1725, peut-être à la suite d'une intrigue malheureuse avec sa cousine, il vient à Paris, se présente au graveur N. H. Tardieu, qui le fait entrer chez Jean-Jacques Spoede, peintre moyen.
II s 'établit définitivement à Paris en 1727. Vers 1733, il est présenté à Louis de Boullogne, premier peintre du Roi. Maurice-Quentin va continuer l'étude du dessin, mais il se forme seul dans l'art du pastel. Le premier portrait daté est celui de Voltaire, connu par une gravure de Langlois, de 1751.
Maurice-Quentin est reçu à l'Académie royale en 1746 comme " peintre de portraits au pastel " alors que le pastel n'était pas considéré comme un grand art, avec le portrait de Restout, peintre (Louvre). II participe aux expositions du Louvre
. Il exécute en 1741, Le grand portrait du Président de Rieux, en 1742 celui de la Présidente de Rieux en habit de bal et, étonnant de vérité, celui de son ami l'Abbé Huber, lisant aux chandelles (musée de Saint-Quentin).
En 1743 commence la série des portraits officiels; celui du duc de Villars, gouverneur général de Provence. En 1745, il montre au Salon le portrait de Duval de l'Epinoy. II envoie au Salon de 1748,14 pastels parmi lesquels 8 sont conservés au Louvre ; entre autres les portraits du Roi, de la Reine, du Dauphin et du Maréchal de Saxe. En 1750, il est nommé conseiller dé l'Académie royale. Devenu peintre du Roi, il peint les portraits de la Cour, des artistes, des lettrés et du monda du théâtre. Sa célébrité tient à sa franchise d'observation. Les toiles de l'artiste sont intenses de vie. Au Salon de 1753, il présente ses portraits de Jean-Jacques Rousseau, D'Alembert.
Au Salon de 1755, est monté avec apparat,,Le grand portrait de Madame de Pompadour (Louvre), portrait payé 1 000 Louis d'or. Les portraits de la Tour provoquent alors l'enthousiasme de Diderot. II expose pour la dernière fois en 1775 avant de se retirer à Saint-Quentin où il meurt en 1788.