MILICES
ARCHERS ARBALETRIERS ET ARQUEBUSIERS
Les milices bourgeoises naquirent de l’affranchissement des communes. Aussi, les Mayeurs eurent intérêt a familiariser les citoyens avec l’exercice des armes. Des compagnies de défenseurs se formèrent pour veiller à sa garde, à son indépendance et aux frontières du pays : Archers, Arquebusiers, Arbalétriers, se confondent sous le nom de compagnies d’ordonnances. Ces compagnies spéciales formées de gens zélés étaient encouragées par le roi. Ils sont des soldats disciplinés et connaissant les armes.
Les soldats sont revêtus d’armure en fer, et de cottes de maille, le casque en acier et la main armée de piques solides. Ils couvraient de leurs pavois, des archers mobiles formés de longue date à l’arc et à l’arbalète.
Sans compter, les nombreux services rendus à la Patrie, depuis le XIII ème siècle on sait que de nombreux canonniers et arquebusiers périrent lors du siège de 1557.
Au XVII ème siècle, il y avait 3 compagnies :
Pour qu’ils gardent leurs droits, octrois, franchises, privilèges(en date du 24 avril 1733, on note exemption de garde, du guet, et du logement des gens de guerres) accordés par les Rois de France ; ils se réunissent le 11 septembre 1617 et dirent qu’ils avaient besoin d’in capitaine, ce sera le baron de Ferrière, qui sera nommé le 1er octobre.
Les canonniers se donnent le droit d’élever des statuts au nombre de 50, ils doivent notamment s’équiper à leur frais, d’une arquebuse, d’un mousquet, bandoulières, épée, petit baril de poudre, et balles.
Ci- dessous quelques extraits des statuts mis en rimes en l’année 1634
Art 1
Lorsque les messieurs et autre ayant puissance
Du public et du Roy leur auront commandé
Ils doivent sans retard fidelle obéissance
Se trouvant en estat où il sera mandé
Aux alarmes de la nuit et feux de mal en course
Pour déffendre la place, accourent au milieu
Comme ainsi tout le jour la bande s’y rencontre
Es foires de St Denis et du Patron du lieu
Art 3
Le troisième dimanche après celuy de Pâques
Est perché un oyseau,ou en très belle arroy
Chaque chevalier tire à son tour et l’attaque
Cil d’entr’eux qui l’abbat porte le titre de Roy
Sa royauté n’est pas vaine et imaginaire
Sans honneur , sans profit ,sans sujet n’y sans droit
…….
Les autres chevaliers avec hommage lige
Luy donnent un joyaux excédant douze écus
L’acceptant comme roy libéral ,il s’oblige
…….
De rendre la valeur ,s’il ne luy en coûte plus
Car dés le lendemain, la royale dépense
Présente pour les prix les beaux verres de cristal
…..
Si roy il a esté ,son argent est fatal
Ce jour ,même au souper, un écu il doit rendre
Art 9
La loy est de tirer toujours le dimanche
En deux coups , le premier s’appelle coup de vin.
…..
Art 16
Cinq sols d’amende y a ceux qui négligent
Assister à la messe es festes du Patron
Les grades sont cornettes (porte étendard) sergents, chevaliers, officiers et restent toutefois soumis au mayeur ,et doivent répondre aux alarmes lorsque ‘ bondit la cloche.
On parle du jardin acquis en 1604. La date de construction de l’hôtel n’est pas mentionnée mais il est citée en 1633, par la fusion officielle des canonniers et des arquebusiers . Son embellissement est réalisé en 1687, par la construction de la face sculptée au moyen d’un don du roi Louis XIV.
L’hôtel comprenait une vaste salles d’armes, ornée de vitraux, remarquables et de tableaux à l’huile , notamment un tableau de la Place de l’hôtel de ville daté de 1650 , où lors d’une restauration en 1768,par le peintre local Toiman, où furent ajouté les rangées de canonniers avec leurs drapeaux (hors de toute proportion).
Dés le XIIeme siècle la commune de Saint Quentin avait déjà sa devise de 1557 : Tot cives, tot milites et fournissait au Comte Raoul du Vermandois une troupe nombreuse d’arbalétriers bien équipés de gorgerins, bachières , garde-bras…pour aller a Reims , se réunir à l’armée de Charles Gros , menacée par l’Empereur d’Allemagne.
En juillet 1214, la commune se trouvait au plus fort de la batailles de Bouvines , avec Wallon de Montigny , habitant de St Quentin et porte- étendard du roi de France. En 1253 la ville comportait 300 sergents a pied.
En 1297,la commune envoya des hommes à Courtrai, pour soutenir le Comte de Flandres, et ensuite en 1339 les arbalétriers et cavaliers se retrouvaient de nouveau en Flandres avec Philippe de Valois ,qui projetait de partir en Angleterre.
Charles V les organisa en corporations en 1339 et leur défendit les jeux de hasard.
En 1350 ,la commune participe au Siège de Saint -Valéry sur Somme . On indique aussi une participation en 1340 à la bataille d’Arras.
Un document des archives de l’hôtel de ville ,datant du 24 août 1416 est une lettre de Charles VI , règle les statuts de la compagnies d’archers et d’arbalétriers.
En 1558 ,il prirent un rôle glorieux à la prise de Calais
Le Mayeur ordonne le 7 5 1562 que les arquebusiers et les arbalétriers seraient placés à la porte de la ville pour éviter les séditions que la famine pourrait faire éclater.
Dés avant 1597, les canonniers ,arquebusiers jouissaient d’un droit de vingt pots de vin, du meilleur de la ville, pour chaque dimanche de l’année. Ce droit a été confirmé de règne en règne et fut converti par la suite en une somme de 300 livres par an
Dans le courant du XVe siècl e , l’arquebuse remplaça l’arbalète et le roi les autorisa a prendre le titre d’Arquebusiers
Le 1er Avril 1605,les canonniers reçurent l’ordre de garder les portes, avec les archers et les habitants, le jour de Pâques, et le suivant..
En 1628, il reçoivent 3 canons de Henri de Conflans, seigneur d’Armentières.
En 1744, ils avaient assistés à la cérémonie pour l’entrée du roi Louis XV le Bien aimé quittant son armée de Flandre pour aller à celle de l’Allemagne.
Parmi les personnalités on pouvait remarquer :
Le Duc de Richelieu, Le Maréchal et Comte deNouailles
Dargenson Ministre de Guerre , le Duc de Villeroy ,de Bouillon, de Fleury…
La compagnie assista à d’autres fêtes, dont la principale était le tir du prix provincial de Châlons sur Marne en 1754 . Une autre fête eut lieu en 1755 à Chalons sur Marne et la compagnie remporta le bouquet le 18 avril, le carillon sonna plus d’une heure dans la ville en guise de liesses . Le mayeur ordonna une grande fête car le bouquet était superbe.
Des traditions on peut citer : Celui qui sera roi de l’oiseau devait faire également des libéralités à certaines époques ( dons d’argent) " " Celluy et celles quy sont roys et reynes de coquelet et poulette doibvent quinze sols " "
Le 23 Juin1792, les canonniers apprirent que la ville avait réglementé le service des incendies et ils étaient chargés d’accompagner les pompes :
" au premier coup de cloche , les officiers et chevaliers se rendront avec leurs armes….. et partiront pour faciliter le service ……monteront la garde et en aucun cas, ne pourront quitter le poste quand même le feu serait éteint " (articles 1 a 7 )
Les associations de l’arquebuse, tendirent vers le XVIIe siècle , à devenir des compagnies de plaisir , les réunions se tenaient déjà en 1604 dans le jardin et l’hôtel situés rue au Charbon ( rue des Canonniers ).Le jardin fut agrandi , en 1687 par un don de Louis XIV pour l’éloignement du tir.
En 1790, disparition des Compagnies privilégiées ,elles déposent leurs drapeaux en la Collégiale le 20 Juillet 1790
" Lesquels joiront des privilèges,droits et exemptions,comme les autres et marcheront à l’advenir ,que soulz un seul drapeau,, à charge neantm’oings qu’ils presteront le serment " .
Source Ch Gomart - Bibliothéque municipale de St Quentin- Comte Maxime de Sars -Archives municipales--- Histoire des canonniers arquebusiers–(1461-1790) - Imprimerie Poette -Auteur Georges Lecocq -Prêt de Madame Séverin . Société académique de St Quentin