1. Proclamation Naumuroy (1832)

Saint-Quentinois, nos concitoyens,

Gardez vous d'ajouter foi aux bruits alarmants que des malveillants chercheraient à répandre. Loin de les croire, dénoncez à la police ceux qui, dans des intentions perfides, débiteraient des bruits mensongers.
Des magistrats que vous avez élus, investis par conséquent de votre confiance, veillent constamment pour vous préserver du terrible fléau qui moissonne également, riches et pauvres sans distinction.
De concert avec la Commission sanitaire, présidée par M. le Sous-Préfet, ils ont pris toutes les mesures propres à assainir l'atmosphère, et paralyser les miasmes pestilentiels qui pourraient se répandre sur notre ville.
Aidez-les, dans leurs soins paternels, en faisant régner dans les rues et vos habitations, une excessive propreté. Il y va de votre intérêt personnel. Evitez surtout de vous livrer à des excès quelconques.

Pour parvenir plus promptement au but désiré et stimuler ceux qui s'abandonnent à une coupable négligence.
Nous, maire de la ville de Saint-Quentin, avons de l'avis de la Commission sanitaire, prit l'arrêté suivant :


 Article 1er. à  Article 6


 Toutes permissions, données précédemment, pour l'exercice de professions reconnues nuisibles à la salubrité telles qu'équarrissage, fabrication d'huile de pieds de bœuf, de noir animal, de poudrette, fonderie de suif en tranches et de plomb, dépôts de fromages, etc. etc.… demeurent annulées et seront considérées comme non avenues.
Les fabricants de chandelles ne pourront continuer la fabrication qu'après avoir établi dans leurs ateliers des cheminées "A la Darcet", dont il leur sera donné un modèle.

Les cabaretiers, aubergistes, directeurs de salle de bal, et autres personnes donnant à boire, seront tenues d'avoir des baquets conformes à ceux placés devant l'Hôtel de Ville, et destinés à recevoir les urines. Ces baquets seront tenus avec la plus grande propreté, et vidés dans les latrines deux fois par jour.

Il est expressément défendu de laisser couler ou jeter dans la rue, des eaux grasses ou exaltant de mauvaises odeurs ; ces eaux devront être vidées dans les latrines.
Il ne pourra rien être jeté d'insalubre par les fenêtres ni par les conduits qui aboutissent dans les rues.

Les cabaretiers, charcutiers, bouchers et autres, logeant des bestiaux, tiendront leurs étables et leurs écuries dans un état de propreté complète ; les fumiers seront enlevés deux fois par semaine. Personne ne pourra mettre de bestiaux dans des plats-celliers.

Les cuirs et les peaux provenant d'animaux tués, ne pourront être déposées sur la voie publique, ni dans l'intérieur de la ville.

Les habitants des rues qui ont peu de pente, devront y jeter de l'eau, tous les matins à huit heures, et balayer immédiatement après. Il devront également balayer en cas d'arrosement.