Celui qui visite les admirables bâtiments de l’abbaye de Longpont,et les restes de son immense église, apprend que le second fondateur,de cette vénérable abbaye fut le comte de Vermandois Raoul IV deCrépy ; non loin de là, dans la vallée de l’Automne, à l’abbaye de,Lieu-Restauré, on lui explique que c’est une fondation du même,comte Raoul ; s’il va aussi de Saint-Arnoul de Crépy, à l’abbaye d’ourscamp, et dans nombre d’anciens centres religieux, notamment,en Valois ou en Vermandois, on lui parle toujours de ce,comte Raoul, comme d’un bienfaiteur plein de piété. Mais en lisant les oeuvres de ses contemporains, notamment la,vie de Louis VI le gros par Suger, abbé de Saint-Denis, le comte,Raoul nous est représenté essentiellement comme un seigneur ardent au combat, célèbre par sa vaillance, Sénéchal de France, etce qui n’était alors pas si fréquent, toujours fidhle au roi, son cousin germain, Louis VI le gros. Le comte Raoul nous apparaît, par ailleurs, sous un jour très différent, encourant l’anathème de Saint-Bernard, deux fois excommunié par le pape, à raison de son union avec la jeune Péronelle,soeur de la reine Aliénor d’Aquitaine, refusant durant des années dese séparer d’elle, quelles que soient les foudres de l’église et les graves conséquences politiques et militaires de cette union. Quelle était donc cette petite soeur d’Aliénor d’Aquitaine ; on voudrait aussi savoir si elle avait le même tempérament. Mais on constate que sa vie fut avant tout l’histoire d’un véritable et réciproque amour qui dura jusqu’à la mort de Raoul et auquel Péronelle demeura toujours fidèle
|