Les sculptures des piliers  

nous livrent en douze tableaux symboliques quelques repères sur la Commune de Saint-Quentin, son histoire, les fonctions ou les charges essentielles et le comportement de ses citoyens. Une sorte de raccourci sommaire certes, mais très instructif, de l'histoire locale.

 

On trouve côté LUMIERE, face à la place, des représentations de personnes ayant joué un rôle historique important ou des représentations de fonctions importantes au niveau communal, et côté OMBRE, sous les arcades, des représentations de personnages ayant tenu des charges communales ou des représentations de personnages évoquant un comportement populaire significatif.

w Un personnage brise sur son genou une branche représentant les "férules féodales", la loi du seigneur, et derrière lui, un parchemin, la charte communale.

 

w Le VILAIN déculotté, les mains ouvrant largement l'anus. On peut supposer que l'obtention de la charte par les bourgeois ne faisant pas que des heureux, la réaction populaire est "d'emmerder" ceux qui ne sont pas contents.

 

w Le BOUFFON , reconnaissable à son habit à grelots.

 

w Un personnage important écrivant sur un parchemin. Il s'agit sans doute du GREFFIER

 

w Le MAYEUR , figure de bourgeois richement vêtu qui accueille les gens à l'entrée.

 

w L'AVOCAT-CONSEIL , l'index pointé sur le texte d'un livre.

 

w Le GOUVERNEUR. Placé à la droite du Mayeur, il est la Force et son attitude le montre bien.

 

w La JUSTICE, un personnage âgé, donc plein de sagesse et d'expérience qui d'une main se tient la barbiche en signe de doute et de l'autre brandit le glaive de justice.

 

w L'ACCUEIL Ce jeune écuyer semble présenter sur un coussin les clefs de la ville. Or il n'y a pas de clef sur le coussin. Cette absence pourrait signifier que Saint-Quentin, sait accueillir mais ne peut se soumettre.

w La MOQUERIE. On accueille, on ne se soumet pas et à la rigueur on se moque.

 

w ELEONORE de Vermandois. Femme imposante, tenant un livre, symbole d'érudition.

 

w Le  dépit. Un vieillard qui s'arrache les moustaches et la barbe à deux mains.

Deux autres sculptures en façade sont particulièrement célèbres. Aller admirer ces sculptures faisait partie il n’y a pas si longtemps, du parcours initiatique local. Malheureusement pour le reste de l’imagerie, ces sculptures ont en quelque sorte symbolisé la grossièreté qui a servi à définir l’ensemble. En donnant à cette "grossièreté" une importance exagérée on a contribué à déconsidérer le reste de l’imagerie dont on ne parlait même pas.

 

w Le couillu : Autant l’appeler ainsi puisqu’on ne voit ou ne veut voir que les parties génitales de cet homme qui court en brandissant une massue. Il se trouve dans l’angle droit entre le pilier d’encadrement et le départ de la première arcade. Il se pourrait bien qu’il courre après une autre figurine qui l’excite et le met dans cet état : c’est celle de l’adolescente qui se trouve dans l’angle opposé.

w L’adolescente qui se chatouille : L’attitude lascive de la jeune fille et son geste sont dépourvus d’ambiguïté. Combien a-t-elle attiré de regards d’adolescents ? C’est sans aucun doute la sculpture la plus connue de l’ensemble.

 

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