Les défrichements - C'est pas tout simple - c'est le prix à payer !! |
![]() Défrichement du début du XIIIème siècle En1219, le chapitre de Notre Dame concède un bois à défricher, à Vernou (Seine et Marne), aux limites de la forêt de Fontainebleau. Le champart prélèvement d'une partie de la récolte avant qu'elle soit engrangée, est caractéristique des terres défrichées Nous avons donné au seigneur de Hautvilliers et à ses héritiers 100 arpents de notre bois, à l'arpent de note bois à perpétuité, à condition que dans l'année qui suivra la prochaine, il les défrichera et les transformera en terre arable. Pour arpent de cette terre, il nous paiera chaque année, lui ou ses héritiers 4 deniers de Provins de cens, le lendemain de la Toussaint à Vernou. Pour la dîme , il nous paiera, lui et ses héritiers en champart la onzième gerbe. Ils ne pourront enlever leurs gerbes du champ, tant que notre sergent n'aura pas compté notre dîme. Si jamais la terre revenait en bois, et si, lui même ou ses héritiers ne l'avait pas fait défricher dans l'espace d'un an après notre sommation, nous pourrions la retenir dans notre main sans contestation Nous jugeons bon d'ajouter que : ni lui ou ses héritiers ne pourront faire construire sur cette terre de maison forte et de remparts Nous avons concédés ces choses au dit Étienne, saufs nos pâturages et les droits d'usage, tant qu'il restera du bois sur cette terre et qu'elle sera vide, et sauve notre justice. Trad. du latin, d'après Guérard, Cartulaire de N.-D. de Paris, t. I, p. 399.
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Une commune gouvernée par les patriciens: Rouen Cet extrait des Établissements de Rouen (fin Xlleme-début XIIIeme siècle) montre une commune gouvernée par quelques familles de riches marchands, cent personnes, pour une ville de 30 000 hommes environ: Lorsqu'il faudra faire un maire à Rouen, les cent qui sont constitués pairs éliront trois prud'hommes de la cité qu'ils présenteront au roi qui nommera maire celui d'entre eux qu'il choisira. Parmi les cent pairs, vingt quatre seront élus du consentement des cent pairs; ces vingt quatre seront changés chaque année; douze d'entre eux seront nommés échevins et les douze autres conseillers... M. Mollat, Les villes et la civilisation urbaine, C.D.U. éd., t. II.
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Les charges de la tenure |
Dans ce domaine alsacien,
la tenure reste, comme à l'époque carolingienne, Le manse, c'est à
dire l'unité d'exploitation concédée à un ménage paysan:
Chaque manse paie cinq sous à la saint Jean, quatre deniers, quatre poulets et dix œufs à la Saint Adolphe; à Noël douze pains d'une coudée de long et de large, huit jambons de porcs adultes, un seau de cervoise et vingt quatre "émines" d'avoine. A Pâques, douze pains et huit poulets. Aux labours de printemps, deux arpents; autant en automne. Chaque manse fournira quatre moissonneurs pour récolter les blés d'hiver,, autant pour les blés d'été. Chaque manse paiera, trois fois par an, quatre deniers. Si le tenancier du manse meurt, le maître y prend meilleure tête de bétail. Celui qui acquerra un manse donnera cinq sous au seigneur. G. Duby, L'économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval, Aubier Editeur
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Le poids de la seigneurie banale |
![]() A Chelle, nul de ses ancêtres n'avait jamais eu de droit, sauf deux manses et une corvée de la moitié des bêtes de de labour, due pour la garde du village. Mais Nivelon accablait celui ci à tel point, outre son droit, quotidiennement non seulement lui mais ses chevaliers, ses serfs prenaient chevaux, bœufs et ânes pour faire tous travaux. Il défendait y qu'il y ait là, sans son autorisation ,ni forgeron, sauf redevance annuelle de douze deniers par enclume, ni cordonnier, ni boucher, ni tavernier.. II faisait plusieurs fois par faucher par an faucher et "gâter "par ses palefreniers nos près et ceux de nos tenanciers. Chaque. année il réclamait une corvée des habitants du village pour la défense de son château Cité par G. Duby, ouvr. cité, t. II, p. 672. |