Les sculptures des piliers
nous livrent en douze tableaux symboliques quelques repères sur la Commune de Saint-Quentin, son histoire, les fonctions ou les charges essentielles et le comportement de ses citoyens. Une sorte de raccourci sommaire certes, mais très instructif, de l'histoire locale.
On trouve côté LUMIERE, face à la place, des représentations de personnes ayant joué un rôle historique important ou des représentations de fonctions importantes au niveau communal, et côté OMBRE, sous les arcades, des représentations de personnages ayant tenu des charges communales ou des représentations de personnages évoquant un comportement populaire significatif.
w Un personnage brise sur son genou une branche représentant les "férules féodales", la loi du seigneur, et derrière lui, un parchemin, la charte communale.
w Un personnage important écrivant sur un parchemin. Il s'agit sans doute du GREFFIER
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Le MAYEUR , figure de bourgeois richement vêtu qui accueille les
gens à l'entrée.
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L'AVOCAT-CONSEIL , l'index pointé sur le texte d'un livre.
Une des charges importantes de la commune, avec celle de greffier. L'index pointé sur le texte d'un livre, ce personnage semble rappeler le droit. Il n'est donc pas étonnant qu'il soit complémentaire du Mayeur représentant le pouvoir politique. Il en était le conseiller, face au pouvoir royal et central qui demeurait vigilant, et qui, par l'intermédiaire de son prévôt, défendait depuis Paris les droits des personnes en limitant parfois les prérogatives des échevins locaux lorsqu'ils avaient tendance à faire une lecture abusive ou tendancieuse de la charte. Voir lexique
En 1342, par exemple, l'avocat, pour 60 livres parisis par an, devait défendre " les causes et besoingnes de la commune contre tous, exceptés seulement les religieux de Homblières ".
Le grainetier :
Cette sculpture est très abîmée, mais on distingue néanmoins un homme pilant
quelque chose dans un mortier. broyage, d transformation de la matière,
de purification aussi. On rend hommage à la famille de grainetiers dont
la générosité avait permis la création du collège des Bons Enfants ou celle
du béguinage " des
grainetiers " fondé par un bourgeois du nom de Gossuin et sa femme ?
LES VENDANGES voir l'article sur les vins
En
1387, Charles VII autorise le Mayeur et les échevins à lever un octroi pour
chaque lot de vin vendu à broches ( brocs ) ou en détail, et d’un denier
pour chaque lot de cervoises, gondale et miel, afin d’entretenir les
fortifications.
Au
13éme siècle, on criait les nouvelles, les décès et on appelait les denrées…..Les taverniers ou cabaretiers
se servaient des crieurs
pour annoncer qu’ils avaient entamé une pièce de vin et invitaient
les gens à goûter leurs vins aux carrefours.
On trouvait aussi de la vigne au lieu dit « Florimont » en 1562-1563.
LE
FERMIER
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Le GOUVERNEUR. Placé à la droite du Mayeur, il est la Force et
son attitude le montre bien. Placé à la droite du Mayeur, ce personnage
un peu raide, à l'allure martiale, et sanglé dans un uniforme représente
vraisemblablement le capitaine ou commandant militaire de la cité. Il est la
Force et son attitude le montre bien. Par un triste acharnement du sort, ce
personnage a été complètement défiguré lors d'un conflit, peut-être la
guerre 14/18.
w
La
JUSTICE, un personnage âgé, donc plein de sagesse et d'expérience qui
d'une main se tient la barbiche en signe de doute et de l'autre brandit le
glaive de justice.
w L'ACCUEIL
Ce jeune écuyer semble présenter sur un coussin les clefs de la ville. Or il
n'y a pas de clef sur le coussin. Cette absence pourrait signifier que
Saint-Quentin, sait accueillir mais ne peut se soumettre.
w
La MOQUERIE.
w
ELEONORE de Vermandois. Femme imposante, tenant un livre,
symbole d'érudition.
w
Le DEPIT. Un vieillard qui s'arrache les moustaches et la barbe à deux mains.
Deux autres sculptures en façade sont particulièrement célèbres. Aller admirer ces sculptures faisait partie il n’y a pas si longtemps, du parcours initiatique local. Malheureusement pour le reste de l’imagerie, ces sculptures ont en quelque sorte symbolisé la grossièreté qui a servi à définir l’ensemble. En donnant à cette "grossièreté" une importance exagérée on a contribué à déconsidérer le reste de l’imagerie dont on ne parlait même pas.
w
Le couillu : Autant l’appeler ainsi puisqu’on ne voit ou ne
veut voir que les parties génitales de cet homme qui court en brandissant une
massue. Il se trouve dans l’angle droit entre le pilier d’encadrement et le
départ de la première arcade. Il se pourrait bien qu’il courre après une
autre figurine qui l’excite et le met dans cet état : c’est celle de l’adolescente
qui se trouve dans l’angle opposé.
w
L’adolescente qui se chatouille : L’attitude lascive de la jeune fille
et son geste sont dépourvus d’ambiguïté. Combien a-t-elle attiré de
regards d’adolescents ? C’est sans aucun doute la sculpture la plus
connue de l’ensemble.
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